L'énigme de la semaine. Depuis 11 heures du matin, ce 28 novembre 1947, la foule grossissait sur l’immense place Lutaud, dite place “des Chameaux”, à Colomb-Béchar.
Bien alignées, les troupes s’apprêtent à rendre les honneurs au général Leclerc, en tournée d’inspection dans le Sud algérien. Au faîte de sa popularité, l’ancien chef de la 2e DB, puis du corps expéditionnaire français en Extrême-Orient, est, depuis sept mois, inspecteur des forces terrestres, aériennes et navales en Afrique du Nord. Le 25 novembre, il avait décollé de Villacoublay pour Oran, à bord de son avion personnel, le Tailly 2. Après deux jours passés à Oran et Arzew pour des manoeuvres interarmées, il avait embarqué, le 28, vers 10 heures, pour Colomb-Béchar.
Avec lui, dans l’appareil (selon la liste d’embarquement) : les sept officiers de son état-major et les quatre membres de l’équipage. La météo est mauvaise. L’atterrissage est prévu à 11 h 45. Mais l’avion n’arrivera jamais à destination. Il se crashera à une soixantaine de kilomètres au nord de Colomb-Béchar. Les corps étant calcinés, celui de Leclerc sera identifié par sa chevalière et sa plaque de Légion d’honneur restée fixée sur sa vareuse.
On conclura à un accident. La ou les causes ? Les conditions atmosphériques, une ou plusieurs erreurs « graves » du pilote, le lieutenant Delluc. Pourtant, la météo n’empêcha pas plusieurs autres appareils partis le même jour d’Oran vers le sud d’arriver à bon port. Quant au pilote, il était des plus expérimentés. Très vite, des questions restèrent sans réponse. Notamment le fait qu’un treizième corps fût retrouvé, alors qu’officiellement il n’y avait que douze personnes à bord. Cet “intrus” ne fut jamais identifié. La plupart des historiens devaient cependant écarter l’hypothèse d’un sabotage. Mais, pour nombre de contemporains, la mort de Leclerc n’était pas accidentelle. Parmi eux, le géologue Conrad Kilian, qui finira, lui aussi, tragiquement. La suite la semaine prochaine.
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