Organisé par le ministère de la Culture, en collaboration avec le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques, l’oasis de Béni Abbès (250 km au sud de Béchar) abrite, du 16 au 21 avril 2013, la 4ème édition du colloque international d’anthropologie et musique en présence de la SG du ministère de la Culture, des autorités locales, de scientifiques algériens, allemands et français.
La tenue de ce colloque coïncide avec la célébration du mois du patrimoine et du 10ème anniversaire de la Convention de l’UNESCO de 2003 sur la préservation du patrimoine matériel et immatériel, ratifiée par l’Algérie. Pour les premiers intervenants, il s’agit d’exhumer, en premier lieu, des pans entiers occultés du riche et inestimable patrimoine algérien en voie de fragilisation à cause, précisément, d’une représentation parfois simplifiée, comme, par exemple, celle d’une danse ou d’un chant. En deuxième lieu, il s’agit de le repositionner afin d’éviter son altération continue par certains mouvements associatifs enclins à le mercantiliser.
Mais la question primordiale posée et qui semblait préoccuper les participants est : comment protéger, au mieux, ce patrimoine en déperdition et œuvrer ensemble pour sa préservation, sa transmission et son insertion dans le cadre de la modernité ? A l’ouverture des travaux, le Pr. Téhirichi de l’Université de Béchar a donné un aperçu sur l’histoire de la région du Sud-ouest, ses reliefs, ses caractéristiques géophysiques, son patrimoine culturel, ses chants et danses traditionnels, les tribus qui la peuplent et qui constituent sa composante humaine avec ses spécificités locales, richesse de la diversité culturelle nationale. Il a été suivi par Maya Saïdani, experte en histoire de la musique et musicologie à Paris-IV Sorbonne et qui parlera de la Saoura qui recèle d’innombrables instruments musicaux méconnus et qui permettront, dira-elle, aux stagiaires de les répertorier puis les archiver.
Le directeur du Centre national de recherches préhistoriques anthropologiques a souligné, pour sa part, la mission, qui échoit aux directions de la culture de wilaya, de procéder à la collecte et au recensement des données sur le patrimoine culturel algérien. Invité par El Watan à donner son impression sur le déroulement des travaux de cette première journée, Pierre Augier, Pr. d’Education musicale, qui a connu Mouloud Mammeri, s’est dit «impressionné et stupéfait» autant par le nombre et la qualité des participants à ce colloque organisé au Sud à 1400 km d’Alger que par la diversité, la complémentarité et la sensibilisation autour de différents thèmes. La clôture de ce séminaire sera faite par Mme Khalida Toumi, la ministre de la Culture, dont on annonce l’arrivée à Béni Abbès le vendredi prochain.