La maison de la Culture de Béchar a élaboré pour l’année 2008 un programme ambitieux à la fois par sa richesse et par sa variété. A ce titre, La Voix de l’Oranie s’est approché de son directeur, M. Hamdani Lamari pour en savoir plus sur les objectifs assignés à ce programme.
-La voix de l’Oranie: Parlez-nous, Monsieur, des différents volets de ce programme.
-M. Hamdani Lamari: Ce programme comporte des soirées artistiques, des exhibitions folkloriques, des présentations théâtrales, des expositions, des conférences, des échanges culturels inter-wilayas et des concours artistiques diversifiés.
-Parlez-nous maintenant des soirées musicales.
-Les soirées musicales sont au nombre de 19 dont 5 seront données par des troupes en provenance d’autres wilayas et se répartissent ainsi en 6 soirées pour les familles, 5 soirées pour les jeunes, 2 soirées pour les femmes et 4 soirées pour les enfants uniquement. En plus de cela nous avons prévu des soirées spéciales pour les chants religieux.
-Quelle est la part des arts dans ce programme?
-Commençons d’abord par le Théâtre. La maison de la Culture de Béchar a prévu 8 représentations théâtrales pour l’année 2008. C’est ainsi que nous avons présenté au public béchari «Metzeoudej Fi Otla» en deux spectacles dont un pour les familles, suivis par trois autres donnés par le théâtre régional de
Tizi-Ouzou. Là, je vous dirai que la maison de la culture de Béchar ne se contentera plus dorénavant de donner des spectacles intra-muros parce que nous allons présenter cette troupe en provenance de Kabylie au public de Béni-Abbès et d’Abadla. Au mois d’avril, ce sera le Théâtre Régional d’Oran, qui tiendra l’affiche. La troupe théâtrale d’El Bayadh est programmée pour le mois de septembre et le théâtre communal de Mascara pour le mois d’octobre. Notre action vise l’instauration des habitudes pour ce qui est de la fréquentation du théâtre et des expositions culturelles.
Pour ce qui est de la peinture, nous organisons au mois de mars les «Journées de Béchar des arts plastiques» auxquelles prendront part les wilayas d’Ain-Temouchent, de Tlemcen, de Mostaganem, de Naâma et d’El-Bayadh. Une autre exposition d’arts plastiques est prévue pour le mois de juin.
-La région du Sud Ouest algérien constitue pour les chercheurs un véritable gisement culturel. Qu’avez-vous prévu pour dévoiler ces richesses au public?
-Parmi ces richesses, il y’en a une que je citerai en premier, pour l’annoncer au public par le biais de votre journal. Nous avons programmé la fameuse troupe «Ahl lil» de Timimoun pour la commémoration de la fête de l’indépendance dans une soirée non-stop du 4 juillet au soir au 5 juillet au matin. Puis comme le festival du Gnaoui est institué à Béchar, nous organisons un concours du meilleur joueur de Goumbri dans le courant de la première semaine du mois de juin. Un autre concours primant le meilleur joueur de luth est programmé pour le mois de mai. Le 3ème colloque régional de la chanson locale et du patrimoine populaire se tiendra du 21 au 23 mai. En ce qui concerne le folklore aux couleurs locales tels que Sahra, Karkabou, Guenga, El Maya, Baroud, Houbi et Ahidous, il figure comme des perles parmi les grains du chapelet culturel de ce programme. Cette année, se tiendra le 2ème concours du folklore et des chants populaires, du 14 au 16 juillet 2008.
-Vous avez parlé aussi d’échange culturel inter-wilaya.
-Il y’a d’abord la wilaya de Tizi-Ouzou avec laquelle nous avons opéré cet échange culturel fort enrichissant puisqu’il a permis aux jeunes des deux régions d’apprécier et la richesse et la diversité du patrimoine culturel national. Cette année, c’est la troupe régionale du théâtre de Tizi-Ouzou qui viendra renforcer les jalons. Nous recevrons toujours dans le domaine des échanges culturels la maison de la Culture d’Aïn-Témouchent en ce mois d’octobre. De Timimoun dans la wilaya d’Adrar, nous recevrons, comme je vous l’ai déjà dit, «Ahl Lil» la veille du 5 juillet. Au mois d’août, ce sera le tour de toutes les richesses culturelles de la Saoura qui iront s’exhiber à Aïn-Témouchent durant quatre jours.
-Abordons si vous le voulez bien le côté littéraire.
-Je parlerai d’abord du domaine du livre. Certains me reprochaient à tort de programmer «trop» d’expositions-ventes de livres et je profite de l’occasion que vous m’offrez, pour clarifier les choses. Le livre à Béchar, toutes disciplines confondues, est devenu une denrée rare au vu de sa cherté bridant le développement culturel des jeunes de cette wilaya qui ne trouvent leur bonheur, entre autre, que dans l’annexe de la bibliothèque nationale ou dans l’Internet. Cette situation, vécue depuis longtemps chez notamment les universitaires et intellectuels, nous a obligés à trouver un palliatif à tout cela en invitant des maisons de distribution de livres à venir exposer dans le hall de la maison de la Culture. Pour répondre aux détracteurs, je dirai que c’est par ce moyen-là que j’arrive à doter la bibliothèque de la maison de la Culture en livres que je reçois en dons offerts par ces distributeurs. S’il existe un autre moyen de le faire, j’aimerai qu’on m’éclaire là-dessus. Pour ce qui est des soirées poétiques et des conférences, nous en avons programmé 14 pour l’an 2008. Parfois, il nous est difficile d’en organiser. A titre d’exemple, je vous citerai la conférence que devait présenter Rachid Boudjedra au mois de janvier. Il avait aimablement répondu à notre invitation, mais un fâcheux contretemps causé par un vol annulé au dernier moment par la compagnie Air Algérie, avait remis cette initiative aux calendes grecques, l’auteur ayant eu d’autres engagements. J’ajouterai que nous recevrons en 2008 une dizaine de conférenciers venant d’autres wilayas.
-Avez-vous pensé à jouer un rôle dans les domaines de l’information et de la sensibilisation?
-Deux campagnes d’information et de sensibilisation à l’intention des jeunes figurent au programme. Il y’aura d’abord une campagne de ce genre sur le fléau de la drogue. Une caravane organisée par la maison de la Culture sillonnera toutes les communes de la wilaya et ce du 22 au 25 novembre 2008. Une autre campagne de sensibilisation comprenant conférence-débat et exposition sur un autre fléau non moins important qu’est le Sida.
-Abordons le côté pédagogique.
-Nous avons onze ateliers concernant les arts plastiques, la musique, le théâtre, la couture traditionnelle, la chorale, l’informatique, l’audio-visuel, l’Internet, une bibliothèque pour les adultes et les enfants ainsi qu’un club destiné aux seuls enfants. Nous projetons d’opérer dans la lutte contre l’analphabétisme et là, je vous dirai que nous parviendrons à l’adhésion de beaucoup de mères de familles car dans l’état actuel, ces cours se donnent dans les écoles après les heures de classe ce qui n’arrange point les mères de famille qui reçoivent à ce moment là leurs enfants et n’ont guère le loisir de quitter la maison. La maison de la Culture, par contre, pourrait leur offrir un emploi du temps souple. Autrement dit, elles pourraient venir dans l’après midi pendant que leurs enfants sont en classe.
-Question classique: quels sont les problèmes que vous rencontrez ?
-Dieu merci, les équipements nous en avons suffisamment et nous travaillons en parfaite symbiose avec le directeur de la Culture. Le seul problème qui se pose est celui de la rémunération du personnel vacataire. Comme vous le savez, nous faisons appel aux professeurs pour assurer des heures de soutien notamment pour les élèves des classes d’examen mais malheureusement ce que nous leur offrons en échange n’est guère attrayant.
Entretien réalisé par M. Ahmed, La Voix de L'Oranie.