Le diagnostique du secteur de l’hydraulique de Béchar et les conditions pénibles de restrictions en eau potable que vivent les citoyens des villes de Béchar, Abadla et Kénadsa, dues essentiellement à l’alarmante baisse du niveau des eaux du barrage de Djorf Torba, principale ressource d’alimentation en eau potable de cette région, M. Houcine Necib, ministre des Ressources en eau, les a inscrits sur sa feuille de route en se rendant sur place.
Une visite qui, dira-t-il, vise tout d’abord à sécuriser ces villes en eau potable et à trouver des solutions, en vue d’une diversification des ressources hydriques, parallèlement à celle du barrage de Djorf Torba, première escale du ministre des Ressources en eau, qui a pu constater « l’état lamentable » dans lequel se trouve ce site (connu pour être l’un des plus grands barrages du sud-ouest du pays) en raison de son envasement, l’évaporation des eaux et de la sécheresse qui sévit dans la région depuis plusieurs années. 400 milliards de dinars seront consacrés à une réhabilitation totale de ce barrage et un avis d’appel d’offres international sera lancé pour une élévation de 1,40 m de son déversoir et qui permettra ainsi de récupérer 145 millions de m3 d’eau, perdus en raison de l’envasement du barrage et des 70 l/s dues aux infiltrations des eaux.
L’acheminement en eau potable via la conduite Kénadsa-Abadla sera également rénové pour un coût de 70 milliards de dinars, alors qu’une commission ministérielle devra se rendre sur les lieux, dans les 21 jours qui suivront cette visite, pour une évaluation de la faisabilité d’un petit barrage à Abadla. Le périmètre agricole de cette localité a suscité l’intérêt du ministre des Ressources en eau, qui aura suggéré d’engager la construction d’une canalisation à ciel ouvert à partir de Djorf Torba vers le barrage d’Abadla, pour l’irrigation de ce périmètre, tout en énonçant le vœu que soit lancé, à l’avenir, la création d’un autre périmètre agricole à Zouzfana, avec sa propre digue.
L’oued Béchar, qui traverse la ville sur une distance de 17 km de long et 5 km de large, figurait également sur l’agenda du ministre des Ressources en eau qui a annoncé une réhabilitation globale de ce site et dont l’étude permettra à la fois de sécuriser les riverains d’éventuelles inondations et de réaliser tous les aménagements hydrauliques des berges, tout en offrant une plus-value à l’environnement et en redorant le blason de cet endroit qui a toujours fait l’une des singularités de la ville de Béchar. Pour cela, il est envisagé l’inscription d’une station de traitement et d’épuration des eaux, qui garantira, dès sa mise en opération, d’un débit de 40.000 m3/j, soit une quantité optimale suffisante à une population de 400.000 habitants.
Avant de quitter Béchar, M. Houcine Necib, ministre des Ressources en eau a bien voulu entendre certaines préoccupations de la Commission de l’hydraulique et de l’agriculture de l’APW, à l’occasion d’un briefing, élargi aux sénateurs, députés et représentants de la société civile et au cours duquel il aura été émis le souhait d’une inscription d’autres retenues collinaires, une augmentation des capacités de stockage de l’eau (châteaux d’eau) en raison des spécificités de la région (grandes chaleurs et évaporation de l’eau , à l’exemple du barrage de Djorf Torba).
M. Necib dira que « les efforts à consentir doivent d’abord permettre de sécuriser Béchar et ses environs, en eau potable. On ignore les ressources souterraines que recèle la wilaya de Béchar. Pour cela, l’élaboration d’une carte hydrogéologique est plus qu’indispensable et procurera un inventaire exact de ces ressources. L’inscription d’autres réalisations feront l’objet d’une étude ultérieure, dont celle d’un futur barrage à Oued Labiad ( Ksour du nord ) et permettra sûrement de parvenir au H/24 en matière d’approvisionnement et de distribution d’eau potable.
Le ministre des ressources en eau a annoncé, entre autres, qu’à l’occasion de sa prochaine rencontre avec les directeurs de wilaya, relevant de son département, il sera question de la confection de contrat de performance, en vue d’une meilleure gestion de ce secteur sensible et vital.
Source: Ramdane Bezza, www.elmoudjahid.com/