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Grande vallée façonnée par l’Oued portant le même nom, la Saoura est l’une des régions les plus attrayantes du sud algérien. Elle est limitée au Nord par les Monts des Ksour et le Haut Atlas marocain, à l’ouest par la Hamada du Draa, à l’est par les oasis du Tidikelt et au sud par le plateau du Tanezrouft. Un décor fait de paysages lunaires de la Hamada du Guir contrastés à l’autre rive par les splendides dunes dorées du grand Erg Occidental. Entre ces deux ensembles féeriques s’incrustent, tels les joyaux d’un collier, palmeraies et ksour le long du lit des Oueds.

 

  

 

Archives

19 juillet 2008 6 19 /07 /juillet /2008 13:46
Bechar - Long et large voile que les femmes du Sud-Ouest algérien enroulent sur elles à la manière du haïk, "El melhfa" redevient à la mode ces derniers temps, y compris chez les jeunes filles, qui l'arborent comme le signe d'un retour déterminé aux habits traditionnels.

Cet effet vestimentaire très ancien, long généralement de 4 mètres et large d'environ 1,5 m, est nettement dominant à Tindouf et dans les régions du Touat et de Gourara, mais aussi dans les lointaines Adrar, Reggane ou encoure Ain Sefra. Il revient comme un sérieux concurrent de la djellaba ou du hijab, après l'abandon définitif du haïk, l'autre voile séculaire.

La "melhfa", qui ressemble, à s'y méprendre, au sari indien, se caractérise par sa grande variété. Il y a celles -simples- que l'on consacre aux jours ordinaires et celles que l'ont ne sort que pour les grandes occasions familiales ou religieuses et qui se distinguent par leur différents tons et couleurs ainsi que par un certain raffinement.

Cet habit, qui protège à la fois du froid et de la chaleur, se porte toute l'année, par les jeunes et moins jeunes femmes, chacune selon son style, sa préoccupation du moment ou, plus simplement, son goût.

Il va sans dire que les plus jeunes préfèrent les couleurs les plus vives et les plus attrayantes, celles qui, croient-elles, les feraient immanquablement sortir du lot.

Par le passé, dames et jeunes filles du sud-ouest portaient une tenue unique: une large gandoura (abaya), composée de deux pièces en deux couleurs, le bleu et le noir. Désormais, dès qu'elles atteignent leur majorité, les jeunes filles portent la "melhfa" et la gardent pour toujours.

Dans l'ensemble, il n'existe pas de différence majeure dans la façon de porter cet habit. La seule différence réside dans le type de tissu utilisé pour sa fabrication. Aujourd'hui, il existe sur le marché local différentes sortes de tissus et de très haute qualité.

Cependant, on constate, selon plusieurs couturières de Bechar, des nouveautés dans la fabrication des "Mlahef" introduites en fonction de l'évolution des goûts. A l'évidence, les goûts des jeunes filles de vingt ans ne sont pas ceux d'une dame de la soixantaine.

Le retour à cet habit traditionnel favorise, par conséquent, le développement de sa fabrication. Il symbolise également un attachement aux us et coutumes, de même qu'il met en exergue la richesse et la diversité du patrimoine culturel et social local.

Des expositions et des manifestations organisées périodiquement à Bechar contribuent, pour une grande part, au retour aux sources en matière d'habillement, à travers des associations et coopératives de femmes, qui s'attèlent à la confection d'effets vestimentaires s'inspirant des valeurs traditionnelles de la région.

Il y a lieu de citer également le vêtement traditionnel "Izar", une sorte de robe large, sans voile avec ou sans manches suivant les saisons, de même que les tuniques composées d'une chemise et d'un long pantalon de différentes couleurs vives, ainsi que bien d'autres robes de cérémonie.

Source: APS
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17 juillet 2008 4 17 /07 /juillet /2008 21:45

Dans la tradition des échanges culturels inter-wilayas impulsés par le ministère de la Culture dans le sillage de la manifestation d’Alger, capitale de la Culture arabe 2007, la maison de la Culture Zeddour Brahim abrite, du 16 au 19 juillet, la semaine culturelle de Béchar à Oran.


Dès l’arrivée de la délégation bécharie à Oran, le directeur de la Culture de la wilaya de Béchar et commissaire de la semaine culturelle, M. Kihel Abdelkader, devait animer, mardi après-midi, un point de presse pour souligner l’intérêt de ses échanges culturels inter-wilayas, qui ont pour objectif de faire découvrir au plus grand nombre la richesse et la diversité de notre patrimoine culturel, et d’énoncer en détail le programme prévu au cours de cette semaine à Oran. Un large éventail d’activités diverses figure au menu de cette manifestation qui visera à mettre en relief les richesses culturelles que recèle la capitale de la Saoura. Trois soirées musicales, deux représentations théâtrales pour adultes et enfants, quatre conférences sur divers thèmes, deux soirées poétiques, plusieurs expositions de peinture, d’habits traditionnels, de produits de l’artisanat local et de cuisine traditionnelle ainsi que des prestations de groupes folkloriques constitueront l’essentiel du programme de la semaine culturelle de Béchar à Oran.

Source : G. Morad, La Voix de l'Oranie.

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21 juin 2008 6 21 /06 /juin /2008 10:32

La wilaya de Bechar dispose d’importantes infrastructures culturelles réparties à travers tout le territoire de la wilaya: une maison de la culture, une annexe de la bibliothèque nationale et un musée régional au chef lieu, 14 centres culturels dans les communes, 5 bibliothèques à Taghit, Kenadsa, Louata, Timoudi et Benyekhlef, 2 musées à Beni Abbés et Kenadsa, 6 salles de cinéma et un musée de cinéma (cinémathèque) à Bechar.


Toutes ces structures ont abrité d’importantes manifestations culturelles et artistiques au point où la culture dans la wilaya de Bechar a connu une nouvelle dynamique caractérisée par les journées culturelles des Ksours, le festival des Gnaouis, le forum de la chanson locale basée sur le patrimoine, le forum des chants religieux, le festival de la culture et des arts populaires et les nuits de la poésie populaire du sud-ouest en septembre prochain. La région de la Saoura renferme, aussi, d’énormes potentialités historiques, archéologiques et autres patrimoines culturels comme c’est le cas des 3 Ksours restaurés et classés. Il s’agit de Taghit, Béni Abbés et Kenadsa. Trois autres Ksours ont été classés localement: Mougheul, Kerzaz et Béni Ouanif. En outre, il existe 29 stations de gravures rupestres classées localement: Taghit, Abadla et Marhouma. Ces sites ont connu, dans le passé, des actes de pillage et c’est dans cette perspective que la direction de la culture a inscrit une opération intitulée «Comment sauvegarder le patrimoine préhistorique de Taghit?». Une seconde opération est en cours et porte sur la sauvegarde des Ksours classés, les manuscrits particulièrement les 300 manuscrits de Kenadsa (Khizana Ziania).
Les projets en cours vont permettre d’impulser davantage le secteur de la culture. Il s’agit de la réhabilitation et l’équipement de l’actuelle cinémathèque, de l’acquisition d’ouvrages pour l’annexe de la bibliothèque nationale, l’acquisition d’ouvrages et équipements de 20 bibliothèques et le lancement d’une opération d’études et de sauvegarde du patrimoine. Reste l’un des projets phare de la wilaya de Bechar : l’étude et la réalisation d’un théâtre régional de 500 places. Il y aussi l’opération de réhabilitation d’une structure pour accueillir l’annexe de l’institut régional de musique d’Oran et la finalisation d’un grand centre culturel à Taghit. L’objectif fixé par la direction de la culture reste optimiste et il est concrétisé par la réalisation d’une salle de lecture dans chaque Ksar, la création au niveau de la wilaya d’une agence pour la restauration des manuscrits et ouvrages rares et l’inscription d’une opération d’urgence délimitant les zones du patrimoine et les protéger.
Il est prévu aussi la restauration des Ksours de Mougheul, Béni Ouanif et Kerzaz et une opération de fouille dans la région de Tabelbala. Enfin la direction de la culture va être dotée prochainement d’un nouveau siège.

Source: B. Soufi, La Voix de l'Oranie.

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1 juin 2008 7 01 /06 /juin /2008 16:00

Aux troisième et quatrième jours du FNTP, il a été démontré une fois encore que, pour peu que son créateur ne soit pas maladroit, il y a peu de risques qu’un spectacle ne puisse pas passer la rampe lorsqu’il s’appuie sur un solide texte dramatique.

Cela s’est vérifié au détriment d’Ahmed Khoudi qui n’a pu réussir à s’exprimer avec une adaptation de Rapport dont vous êtes l’objet de Vaclav Havel, montée au sein du TR Béjaïa, un théâtre qui s’était pourtant illustré, l’année dernière, en remportant le grand prix du festival. Dommage pour ce dernier et pour Khoudi qui s’était, lui aussi, distingué lors des deux précédentes éditions du FNTP par trois mises en scène de bonne facture pour s’être coltiné des textes qui ont, par ailleurs, fait leurs preuves sur toutes les scènes du monde. Il n’a pu rééditer sa performance en partant de Etaqrir qui se nourrit d’une caricature de grotesque au travers d’une triviale outrance langagière, un comique qui ne puise sa sève ni de burlesques situations ni des fulgurances de mots d’esprit. Ce travers, le TR Oran y a échappé en donnant sa chance à un débutant, Yahia Benamar, avec Le Dernier Train de Chiem Van Howeninge, adapté par Belkeroui Abdelkader et Hammoumi Ahmed. Débarrassé des scories qui le lestaient lors de sa générale, le spectacle a été agréable à suivre grâce, en partie, à une belle scénographie. Cependant, en la signant lui-même, Benamar a perdu de vue la direction d’acteur, ce qui n’a pas favorisé une unité de jeu de ses interprètes. En effet, dans le rôle de Zeff, Hamouda Bachir s’est laissé emporter par sa fougue ; alors que Messoussa Naoual, plus juste dans l’incarnation de Mireille, a manqué de technicité.

A titre comparatif, pour ceux qui ont vu la mise en scène effectuée dans les années 1990 par Saïd Benyoucef au sein de la compagnie Clin d’œil, la différence de traitement est notable. Dans la première, l’étrange, le métaphysique et la poésie y avaient le dessus, puisque les deux personnages se télescopant dans une gare, l’un en provenance de la fin du XXe siècle et l’autre de celle du XIXe, y perdaient leurs repères temporels. C’est par petites touches sémiologiques que s’y greffait le point de vue désabusé de l’auteur sur le temps et sur le monde moderne. Par contre, dans la version TRO, seul Zeff est désemparé, victime d’une modernité dévoyée, cela pour avoir vécu au delà du XIXe siècle. Ceci étant dit pour les spectacles présentés en compétition au TNA, à la salle El Mougar, le off se décline loin de l’agitation du in. Les spectacles y convoquent cependant la même thématique. Présentée par Masrah el Kassaba de Ramallah, La Maison de poupée d’Henrik Ibsen, adaptée et mise en scène par George Ibrahim, véhicule l’idée que la femme dans le monde arabe est dans la même condition d’infériorité sociale que la femme européenne du XIXe siècle. Dans ce spectacle, Ibrahim a inscrit deux succulentes trouvailles scéniques, la première pour introduire un effet de distanciation en figurant le hors-champ.

Le second effet tient en ce que le personnage de la servante est privé de parole et de déplacement, assise qu’elle est sur un siège tenant un violoncelle pour en jouer ses dires et actions. Question interprétation, le déséquilibre est notable entre Nora (Hanan Hilou), mieux campée et son époux incarné (Kamal Al Bacha) de façon moins convaincante. Celui du docteur (Khalid Massaou) est si bien servi qu’il frise le numéro d’acteur. Le lendemain, le public était convié à un véritable poème visuel où l’émotion fleure à gros bouillons. Un personnage, dédoublé en plusieurs, raconte au moyen du chant, de la chorégraphie, de la pantomime et de la poésie, toute l’horreur et la tragédie du siècle, le tout soutenu par une musique dont parfois la rythmique transperce douloureusement le corps des personnages et, parfois, leur donne matière à délivrance extatique. Le lieu figuré est un lieu de désolation où la mort a sévi. çà et là sont disposées des mottes de sable portant chacune, sur son dôme, une chandelle. Eparpillées comme pour effacer la barbarie que leur présence rappelle, elles se transforment en désert de sable, « un désert interdit ».

Source: M. Kali, El Watan.

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30 mai 2008 5 30 /05 /mai /2008 21:42

Chanson gnaoui, chez beaucoup, l'expression semble faire vieux jeu et pourtant elle fait fortune aujourd'hui. L'engouement pour le festival de Béchar en est la preuve. Vingt troupes nationales y participent. D'autres ont émis le vu de figurer sur la liste.

Dans leur demande, ces associations révèlent la richesse et le mystère de ce patrimoine longtemps maintenu à la marge de modes musicaux existants, l'intègrent avec conviction ( et parfois confusion) dans les tendances culturelles du moment. Elles l'évaluent et le réévaluent à l'ombre de nouveaux circuits de distribution et d'écoute du patrimoine culturel. Des propositions sont faites ces jours-ci sur la scène du cinéma municipal de la capitale de la Saoura à l'image des deux collectifs artistiques d'hier. Des repères sont revisités.« Diwane El Waha » construit son spectacle dans une mise en scène-puzzle où nombre de sensibilités apparentées gnawi se retrouvent, il n'y a pas à proprement parler une entité esthétique mais des pistes de lectures, des fragments d'écoles, des sillons inaboutis, « Diwane El Waha » c'est une équipe d'interprètes jeunes, très jeunes pour certains. Les éléments constituant ce groupe montrent leur forte envie de retourner à l'esprit gnaoui dans une espèce de projet de reconstruction de l'âme qui en découle, l'âme et ses pendants. Ils sont dans la quête du projet, en maturation. Les formes anciennes des aînés constituent leurs premiers fonds gestuels et lexicaux sur lequel reposent les contours généraux de la représentation publique. A son tour « Ahl- El- Kheloua » est dans ce projet de restitution, de réhabilitation de l'âme initiale de ce genre musical qui a traversé les siècles et les douleurs. Les huit éléments, dont une jeune chanteuse exquise, insistent particulièrement sur quelques socles sur lesquels repose le genre. Le spectacle proposé est une invite à un long voyage aux origines. « Ahl-El-Kheloua » est donc dans la redécouverte de l'appui de départ avec les yeux de notre époque ou mieux encore dans la répercussion de l'écho d'une longue histoire musicale et spirituelle qui n'arrête pas d'interroger les références sociales et mythologiques issues des substrats sociologiques anciens. La prestation sur scène est avant toute chose un exercice spirituel à dimension mémorielle. Les chanteurs acteurs font des allers retours constants entre héritages constitutifs et projet artistique en finalisation. Plongés dans ce cycle de recherche et appropriation et réappropriation, ils arrivent à trouver quelques liaisons avec les constantes du style gnaoui proprement dit (les fameux Bordj, les sept couleurs, les danses extatiques, la transe) mais aussi se découvrir dans leur touche personnelle, l'apport spécifique qu'ils peuvent induire, là une sensibilité qui peut aider à assurer la continuité à une forme de musique fortement imprégnée dans notre pays dans notre continent.

Source : B. Benachour, El Watan.

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28 mai 2008 3 28 /05 /mai /2008 21:33

Les formations racontent des histoires oralement transmises en ne cessant de tenter de réinventer la mythologie de l'art du karkabou pour que celui-ci entre une fois pour toutes dans la pérennité d'une nation.

Elles font du style gnawi une pièce d?identité, leur pièce d'identité pour exister à côté des autres formes musicales d'expressions populaires qui émergent sur les villes et campagnes, qui submergent les goûts musicaux de larges franges de la société subjuguées par la magie du satellite. Venues des quatre coins du territoire algérien, les troupes gnaouies font aujourd'hui ce qu'on attend d'elles, chanter quelque chose qui nous ressemble, s'exprimer dans une langue qui nous parle, nous interpelle, nous secoue. La troupe Es-Sed première association musicale à intervenir en cette troisième journée du festival gnaoui qui se tient annuellement à Béchar ? est totalement inscrite dans cette optique. Textes et musiques sont dans la nécessité de raconter les drames de maintenant, une nécessité d'aujourd'hui avec des repères exhumés de vieux morceaux d'hier. Consciente de l'enjeu du moment, la troupe tente de se frayer une voie personnalisée, une percée esthétique qui puisse lui garantir une place, un espace propre en ces temps de mutations rapides, le temps des globalisations, le temps des effaceurs. Sur scène, le signe gnaoui avec ses couleurs, ses odeurs et ses veines africaines est convoqué dans une chorégraphie soignée et un langage à outils modernes. La troupe de la cité des houillères surfe avec élégance, l'élégance de l'authenticité, sur de nouvelles dynamiques, s'ouvre aux lourdes tendances qui marquent les grandes déclinaisons du ghiwane d'aujourd'hui. La parenté avec les fabuleux groupes marocains Jil Jilala Nass El Ghiwane et Lemchahab ne fait pas l'ombre d'un doute. Elle est soulignée, revendiquée comme legs partagé, enrichi par la touche locale. Les visages des interprètes dégageaient beaucoup d'émotion, le son du bendir est au summum. En salle, il y avait des danses et de l'émotion chez les jeunes et moins jeunes. Les femmes bécharies étaient de la partie naturellement. L'équipe qui constitue Diwane Debdaba de la ville de Béchar raconte, elle aussi, une histoire à partir de l'héritage transfrontalier. Soucieuse de transmette, à l'identique cette fois-ci, les ressorts esthétiques et spirituels liés à la mythologie du genre gnaoui et à ses rites sacrificiels (que d'aucuns situent la provenance de Guinée et d'autres du Ghana et de lieux encore moins définis), cette association nous convie à une longue balade au sein de cet art apte à faire parler les chaînes de l'esclavage, au sein d'une communauté de destin marquée par les longues persécutions et la longue marche pour la libération qui s'en suivirent. Du haut de ses quatre-vingts ans, Ammi Brahim, superbement « armé » de son guembri, fait le guide éclairé dans ce long voyage à travers l'épopée mouvementée de générations qui ont compris que l'art peut être le meilleur rempart contre toutes les oppressions. A son tour, la troupe de Sidi Blel de la ville de Mascara installe son récit ? c'est un rite structuré en véritable récit ? sur le registre de la quête. Dans leur spectacle, il y a le thème lié à l'invocation de Dieu ? ça débute en premier sous forme de lancement de l'histoire ? et celui lié à la chasse. A l'intérieur, course-poursuite, mimes et danses religieuses ou païennes alternent avec des chansons leitmotiv, des chansons impliquées dans le rituel de la recherche du gibier. Remarque importante : dans la prestation de ses éléments, pris individuellement, la troupe venue du pays de l'Emir accorde une importance particulière au jeu acrobatique, aux costumes de scènes, bariolés et aux expressions du visage. Plus que toutes les équipes qui se sont succédé sur les planches de la scène du cinéma municipal, le groupe de Mascara s'est particulièrement distingué dans le style théâtral. En effet, le visuel, nourri aux mythologies anciennes ou imaginaires dans sa partie costume, lumières et scénographie (au sens d'aujourd'hui), emprunte fortement ses ressorts esthétiques et d'action au jeu dramatique propre aux règles du quatrième art. L'univers onirique mis sur scène n'est pas uniquement une affaire de karkabou et de guembri, mais également de composition d'acteur dans une superbe géométrie d'interprétations individuelles dessinées avec ardeur. Ce qui démontre encore une fois que les arts dits majeurs ? par opposition aux arts dits primitifs ? ne sont finalement que le manifeste culturel d'une longue et fantastique jonction d?expressions humaines façonnées par les âges, façonnées à travers les âges.

 

Source : B. Benachour, El Watan.

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28 mai 2008 3 28 /05 /mai /2008 21:29

En marge de la 2ème édition du festival de la musique qu'organise Béchar, du 24 au 29 mai, des conférences-débats sont animées à la maison de la culture par des universitaires et chercheurs autour de ce patrimoine musical inépuisable.

Hier, Mohamed Benziane, journaliste à la Voix de l'Oranie, a donné un bref aperçu sur la musique Gnaoui, où il a mis en exergue les signes musicaux intrinsèques propres à cet art, comme les couleurs noir et rouge, point de repère du patrimoine. Le journaliste a égrené des citations de chercheurs maghrébins qui continuent à travailler sur cette immense richesse. Il a été suivi par Bouziane Ben Achour, journaliste, romancier et dramaturge, qui dira sur le thème général de la musique qu'en Algérie, c'est une fabuleuse histoire avec la culture orale, celle qui ne s'écrit pas, celle qui s'écoute, qui se transmet avec ou sans instruments de musique. Ce patrimoine musical algérien, c'est d'abord et avant tout des chansons repères, indicatrices, le produit d'une accumulation des âges et d'une rencontre des sensibilités, ajoutera l'auteur de « Dix années de solitude ». Il notera que les certitudes dans l'art musical sont à bannir. L'art musical est mouvant, suit la trajectoire des mutations sociales et l'évolution de la société. Une remise en cause constante en fonction des goûts musicaux qui changent de génération en génération, précise-t-il. Une chanson que l'on qualifie de bâtarde n'est jamais une blessure, car c'est ce « bâtard » qui assure la transition, le mouvement, la fluidité et donc participe à la remise en cause des canons conventionnels de la chanson modèle. Selon le dramaturge, la musique nouvelle est une rébellion qui finira tôt ou tard par s'imposer dans le contexte social qui lui donne naissance. Citant le cas précis du chanteur Dahmane El Harrachi qui, avec sa voix cassée et envoûtante, avait lancé au début de sa carrière des chansons que personne ne soupçonnait qu'elles allaient devenir des tubes universels, a-t-il fait remarquer. Dans le débat qui a suivi, un musicien a regretté que les intellectuels ne puissent canaliser et faire évoluer la musique algérienne, avant tout expression d'une sensibilité, sur des bases scientifiques. Pour un autre participant, la musique Gnaoui revêt une dimension magique, un rituel sacrificiel car les instruments utilisés sont présents pour évoquer les terribles souffrances vécues par une communauté africaine asservie des siècles durant.


Source: M. Nadjah, El Watan.

 

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25 mai 2008 7 25 /05 /mai /2008 10:01

La deuxième édition du festival national du Gnawi institué à Béchar l’an dernier vient de démarrer ce samedi pour durer jusqu’au jeudi 29 mai.

Les troupes participantes viennent d’Alger, Blida, Sétif, Relizane, Tiaret, Oran, Sidi Bel-Abbès, Tlemcen, Maghnia, Aïn-Témouchent, Mascara, Naâma, Tindouf et Béchar. Contrairement à ce qui s’est fait l’an dernier, les soirées gnawies se feront cette fois-ci intra-muros au sein de la salle du cinéma municipal.


Les troupes participantes auront à s’exhiber aussi à travers les daïras de Béni-Abbès, Abadla, Taghit, Béni- Ounif et Kénadsa à raison de deux ou trois troupes par soirée. Parallèlement au côté artistique, des conférences-débats autour des thèmes «La gestuelle et ses interprétations», «L’expression corporelle» «la symbolique des couleurs et des costumes» et «Les rites du diwan» seront animées à la maison de la Culture de Béchar par Benziane Mohammed, Téhirichi Mohammed, Méliani Hadj, Kerroumi Lahcen, Fergani Djazia, Khiat Salim, Gourmate Fatima-Zohra et Bouziane Benachour.

Source : M. A, La Voix de l'Oranie.
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20 mai 2008 2 20 /05 /mai /2008 18:12
Encore une bonne occasion de faire la fête et de se laisser aller à une ambiance mystique, propre à la musique gnaouie. Et pour cause, le Festival culturel national de la musique gnaouie nous revient, cette année, dans sa troisième édition, avec pour thématique générique les «Nouvelles générations gnaouies les tentations de l’ouverture et les impératifs de l’authenticité»
Prévue à Béchar du 24 au 26 mai, l’édition de cette année propose un menu bigarré qui ne laissera guère à l’ennui une chance de s’installer.
Plus de 160 artistes représentant vingt troupes, issues de plusieurs wilayas, comme  Alger, Blida, Oran, Biskra, Adrar, Aïn Témouchent, Tindouf, Ouargla, Tlemcen, Mascara,  Sétif, Naâma, El Bayadh, Annaba, Tiaret Constantine et Béchar prendront part à ce rendez-vous musical. En outre, la nouveauté de cette année, c’est la participation, ouverte en priorité, aux wilayas n’ayant pas concouru à l’édition 2007. En cas de défection d’une troupe, des sélections seront organisées par chaque wilaya.
Sont également invités à participer à cette édition les lauréats de l’édition 2007 et une troupe de renommée internationale dont on ne vous dira pas plus pour préserver l’effect de surprise. Par ailleurs, on notera la présence de Diwan Dzaïr, Djmawi Africa, Diwan Béchar, Nass El Kheloua, Oueld  Hadja Meghnia et pleins d’autres formations pour le plus grand plaisir des festivaliers. Les événements se tiendront sur plusieurs axes, en l’occurrence le cinéma municipal et la maison de la culture de Béchar.                                                                                                          
Les troupes donneront des représentations à Béni Abbès, Taghit, Abadla, Lahmar et Kenadsa.            
En marge des spectacles, des conférences seront animées par plusieurs invités, à l’image de Benziane Mohamed, Tehirichi Mohamed, Fergani Djazia, Khiat Salim, Guermate Fatima Zohra, Milliani Hadj et Kerroumi Lahcène qui débattront, à la maison de la culture de la wilaya de Béchar, tout au long de cette manifestation, de thèmes inhérents aux genres musicaux traditionnels algériens, à savoir le gnaoui ou le diwane pour, enfin, répondre à la question de savoir «Jusqu’où cette musique peut-elle aller pour toujours fusionner sans jamais se fondre ?».       
En somme, un événement à ne pas rater sous aucun prétexte et sur lequel nous vous en dirons plus dans nos prochaines éditions !

Source : Wafia S., La Nouvelle Republique.
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15 mai 2008 4 15 /05 /mai /2008 12:30
Si on vous parle de la musique “Fondou ” ne la confondez surtout pas avec la fado” qui est une musique du début du XIXe siècle, née  dans les quartiers populaires de Lisbonne, dans les milieux de la prostitution et du jeu avant de gagner les salons de la noblesse et de la bourgeoisie naissante. Le “ Fondou ” en revanche est né de l’inspiration d’une seule personne,  Abdelaziz Abdallah, Alias Alla, un béchari qui a eu une histoire particulière avec sa contrée et un instrument musical, le oud ou le luth. D’abord le nom de “Fondou” lui est sorti des vocables de son enfance lui qui a vu son père labourer  dans une mine des houillères du Sud - Oranais qui s’appelait Fond 2. Contrairement au Fado, la musique “ Fondou ” est relativement jeune, à peine trentenaire. Le petit Alla comme tous les artistes qui ont une muse qui leur dicte les sonorités qu’ils jouent, écoutait dans son enfance la musique durant  les longues soirées des fêtes nuptiales dans les quartiers populaires de Debdaba, Gouray, Béchar-Djedid et notamment Laksar, un quartier de Béchar où il a passé son enfance dans le manoir parental. A béchar quand le luth grésille, l’assistance se tait comme si elle était dans une cérémonie religieuse. Cette musique qui a été définitivement consacrée par Alla, a été auparavant colportée un peu partout dans les régions du sud, durant une décennie par cassettes audio interposées. Comme le rai, le fado ou autres, le Fondou était au départ une musique populaire qui s’exécutait dans les cercles restreints de mariages et de cérémonies privées. C’est par la suite que ce style lyrique a dépassé les frontières en ayant énormément d’adeptes de par le monde. Alla est né le 15 juin 1946 à Béchar. Très jeune il fut obligé de quitter l’école et de gagner sa vie en bourlinguant et en dénichant des petits boulots comme apprenti électricien, boulanger, barman... Parallèlement, Alla est habité par la musique. C’est ainsi qu’à l’âge de 16 ans, il fabrique son propre oud à l’aide d’un bidon, de câbles et de bouts de bois. En dépit de ses moyens de fortune, il se crée un style s’inspirant aussi bien de l’Orient que de l’Afrique. En 1972, il achète son premier vrai oud et commence très vite à se produire en public. Aucun de ses concerts ne ressemble à un autre. Tout est basé sur l’inspiration, la douleur ou la joie du moment. La musique d’Alla échappe selon le luthiste irakien, Bachir Mounir, aux règles de la musique arabe. Sitôt son nouveau genre musical révélé, un éditeur privé le prit en charge et le lança sur le marché local puis national. Le succès vint rapidement au point même où de longs morceaux de ces enregistrements sont diffusés en guise d’intermèdes à la télévision. D’autres extraits musicaux du même artiste seront utilisés par de nombreuses émissions radiophoniques. En 1993 à Paris, où il vit toujours, Alla se fait connaître en tant que virtuose du Oud, lors d’un récital donné dans la prestigieuse salle de l’Unesco à l’occasion d’une exposition sur la Casbah d’Alger. Lors de cette soirée, Alla capta l’attention puis l’admiration du public présent et reçut une décoration de cette institution mondiale. A travers plusieurs albums dont notamment Taghit, Zahra,  Tanakoult et bien d’autres, la musique de Alla, un assemblage d’airs arabe et africain, charme toujours le mélomane.
Son style, non académique, reste d’une grande sensibilité et son jeu du oud une référence en la matière.

Source : Rebouh H., Le Maghreb.

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