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Grande vallée façonnée par l’Oued portant le même nom, la Saoura est l’une des régions les plus attrayantes du sud algérien. Elle est limitée au Nord par les Monts des Ksour et le Haut Atlas marocain, à l’ouest par la Hamada du Draa, à l’est par les oasis du Tidikelt et au sud par le plateau du Tanezrouft. Un décor fait de paysages lunaires de la Hamada du Guir contrastés à l’autre rive par les splendides dunes dorées du grand Erg Occidental. Entre ces deux ensembles féeriques s’incrustent, tels les joyaux d’un collier, palmeraies et ksour le long du lit des Oueds.

 

  

 

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13 juin 2015 6 13 /06 /juin /2015 14:31

La jeune troupe "Diwane Gnawa El Kandoussia" de la localité de Kenadsa a brillé sur la scène de Bechar par une prestation traditionnelle présentant toutes les caractéristiques d’un bon spectacle musical. Se produisant pour la première fois en compétition lors de ce 9e Festival national de musique Diwan qui se tient à Bechar depuis lundi, cette jeune troupe a réussi, en à peine 20 minutes de passage, à émerveiller le public par son assurance, la puissance du son et la justesse de son interprétation.
Agés de 18 à 21 ans, ces jeunes amateurs de diwan se sont constitués en groupe musical en 2009 encouragés par les organisateurs du festival, la maison de la Culture de Bechar et les Mqadmine et Maalmine (maîtres spirituels) de la région qui les ont formés.
Sur scène, ce jeune groupe a produit un son irréprochable et puissant au "Tbel" comme au "Goumbri" en plus d’une grande maîtrise au chant des Bradjs et de la danse Koyo traditionnelle pratiquée dans le diwan.
Cette soirée de compétition a aussi été marquée par le passage d’une troupe nouvellement créée, "El Mechaal", venu présenter l’héritage Diwan de la région du Touat (Adrar) ainsi que la troupe "El Megzawin Gnawa" de Mostaganem qui tenté perpétue à sa manière la pratique du Maallem Mejdoub qui a posé les bases du diwan comme il est pratiqué aujourd’hui dans l’Oranie et à Bechar sans pour autant fournir une prestation correct.
Devant un public très nombreux, pas moins de 5.000 personnes, le groupe "Ouled El Hadja Maghnia" connu pour ses prestations rythmées par une grande orchestration de percussion (derbouka, Tbel et Karkabou) et un jeu de scène très dynamique et très entraînant. Le groupe a réussi à installer une ambiance survolté chez un public qui les a adoptés depuis leur premier passage à Bechar en 2011 grâce à un style se rapprochant du diwan chantant de la poésie avec la voix puissante de Youcef et leurs quatre derboukas attachées à la taille pour pouvoir danser en même temps.
Inauguré lundi, le 9e Festival national de musique Diwan se poursuivra jusqu’au 13 juin au stade Ennasr à Bechar avec encore au programme deux troupes en compétition en plus du groupe Essed de Kenadsa très attendu par le public.
Il y a lieu de rappeler qu’une ambiance des plus surprenantes, dansante et survoltée, a régné mercredi soir sur le stade Ennasr de Bechar lors d’un concert spectaculaire animé par Maallem et son groupe, qui a su faire vibrer un public pourtant réputé difficile avec un style inspiré de la musique de la région.
Le groupe a enchanté son public venu nombreux avec des textes de poètes connus dans la Saoura, des compositions propres de l’artiste et des reprises de succès comme ceux de Gaada Diwan Bechar.
Avec une orchestration riche composée de goumbri, mandole, violon, batteries, percussions et claviers, le Maallem à la voix aiguë et puissante a installé une ambiance festive chez un public "ravi d’avoir une animation musicale de qualité même si celle-ci reste rare dans la région".
La compétition du festival a été marquée lors de cette troisième soirée par le passage, empreint d’émotions et d’authenticité, de la troupe "Dar Bahri Ouesfane" de Constantine détentrice d’un rituel ancestral séculaire longtemps conservé dans un cadre familial restreint tout en étant très connu dans la ville.
Pour ce passage, le patriarche et chef de troupe Mohamed El Hadi Hachani a fait monter sur scène un instrument du diwan aujourd’hui rarement utilisé, le "kerketou", petite percussion jouée avec de longues baguettes.
Chantant en langue Haoussa, parlée en Afrique de l’Ouest, la fluidité de l’interprétation du chant du Koyo Bango (chanteur) et son aisance avec cette langue témoignent l’authenticité de son répertoire et de sa préservation.
Les troupes "Diwan El Bahia" d’Oran et "Ahl Diwan" de Mascara ont reproduit sur la scène du stade Ennasr, chacun à sa manière, la tradition des diwan de l’Oranie dans une prestation oscillant entre la pure tradition des confréries et une vision plus spectaculaire de cette musique.

Obligation de rentabilité et d’autofinancement pour les festivals culturels

L’universitaire Mohamed Tahrichi a appelé jeudi à Bechar, à "sortir les festivals culturels du financement exclusif de l’Etat" et de les orienter vers "un autofinancement productif" pour les faire participer au développement économique local.
Au cours d'une conférence, dans le cadre du 9e Festival national de musique diwan, ce chercheur au Centre national de recherche préhistorique anthropologique et historique (Cnrpah) a plaidé l'"implication du secteur privé" dans le financement des événements culturels qui doivent, dit-il, prouver leur la "rentabilité".
Saluant l’effort des pouvoirs publics pour créer et accompagner les événements culturels, cet enseignant à l’université de Bechar a relevé "la fragilité" des festivals algériens dont la plupart sont à la veille de leur 10e édition et qui peuvent se retrouver "sans ressources" et "menacés de disparaître" dans une situation de crise économique.
Pour lui, cette dépendance financière ne produit qu’une "masse de dépenses supplémentaires réparties entre les participants sans aucune valeur ajoutée au développement locale...", a-t-il dit, regrettant, par ailleurs, l’aspect "purement festif" d'événements "ponctuels", sans impact réelle sur la culture.
Les festivals devraient, aux yeux de Mohamed Tahrichi, "collecter" et "archiver" les musiques traditionnelles, "proposer" des classements au niveau national et international, "assurer" une large diffusion des genres concernés pour créer, à tout le moins, un référentiel complet de la musique algérienne. Selon lui, les évènements culturels et autres festivals existant en Algérie n’assurent pas cette fonction, "complètement" absente, même, de leur conception, laissant la recherche scientifique dans différents styles de musiques traditionnelles du sud algérien, par exemple, aux chercheurs étrangers.
Interrogé sur les risques que fait courir une globalisation culturelle agressive aux cultures locales, Mohamed Tahrichi a estimé qu'"une communauté (quelle qu'elle soit) ne peut diffuser et promouvoir un bien culturel, sans qu'elle soit le producteur ou le propriétaire" de ces biens.

 

Source: El Moujahid.

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