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Grande vallée façonnée par l’Oued portant le même nom, la Saoura est l’une des régions les plus attrayantes du sud algérien. Elle est limitée au Nord par les Monts des Ksour et le Haut Atlas marocain, à l’ouest par la Hamada du Draa, à l’est par les oasis du Tidikelt et au sud par le plateau du Tanezrouft. Un décor fait de paysages lunaires de la Hamada du Guir contrastés à l’autre rive par les splendides dunes dorées du grand Erg Occidental. Entre ces deux ensembles féeriques s’incrustent, tels les joyaux d’un collier, palmeraies et ksour le long du lit des Oueds.

 

  

 

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14 juillet 2008 1 14 /07 /juillet /2008 10:31
Ce général a été tué le 8 décembre 1928, c'est-à-dire à la veille de la célébration du centenaire de la colonisation. Cela veut dire que «la pacification» soi-disant «achevée», claironnée par l'armée coloniale, ne l'a jamais été réellement et ce, après 100 ans d'occupation. Ce général n'était pas n'importe qui: il était le Commandant supérieur du territoire militaire de Aïn Séfra. Un territoire qui couvrait tout le sud-ouest actuel de l'Algérie. Bien qu'au moment de sa mort, le général Amédée Clavery n'était encore que colonel, du moins la veille de sa mort, un décret venait de le nommer général de brigade mais il l'ignorait. La mort l'attendait entre Béchar et Taghit, au lieu-dit Megsem Hallaba, au djebel Aghlal au sud de Manouarar. Les Français vont perdre 5 soldats (3 officiers, 2 sous-officiers, un légionnaire) et avoir deux blessés graves dans cette bataille. Une stèle érigée à la mémoire de la mort de ce général est encore visible à Megsem Hallaba.

Ce qui apparaît tristement insolite dans cette affaire, c'est que la veuve éplorée du général défunt, habillée de noir, est venue à Béchar exiger la diya (le tribut ou le prix de sa mort) de son feu mari, aux tribus locales. On rassembla les chefs de ces tribus pour leur tenir le discours sur le paiement de la diya en question. Sur cette demande pour le moins inattendue pour les concernés, un des chefs de ces tribus, un certain Caïd Elhoucine, demanda la parole pour répondre à la dame. Il se leva et dit en arabe au traducteur: «Je vous prie de dire à cette dame que son mari est mort dans une bataille et que dans cette bataille nous avons aussi perdu aussi des hommes (il cita des noms), tous les noms que je viens de citer sont pour nous des généraux: aussi lorsque la France nous paiera leur diya, nous envisagerons alors de payer celle de son mari». L'affaire en est restée là. Si cette histoire véridique pourrait avoir une signification quelconque, c'est celle de traduire le sentiment de grande dignité que les autochtones avaient d'eux-mêmes. Ils n'ont jamais considéré que les Français avaient, malgré leur supériorité militaire, une quelconque supériorité sur eux.


KENADSA ET LES HOUILLERES DU SUD-ORANAIS



Nous avons vu que les Français vont étouffer petit à petit la zaouïa de Kenadsa en l'empêchant d'avoir des rapports avec ses affiliés qui étaient nombreux mais surtout de lever les ziarat qui sont les contributions en nature et en argent liquide, dons séculaires des tribus. C'est l'étiolement: la dynamique confrérique va s'éteindre à petit feu jusqu'à être réduite à sa plus simple expression. Malgré cela, Kenadsa va connaître une renaissance insoupçonnée. Une nouvelle donne allait lui donner un second souffle historique: la découverte de la houille. Kenadsa va connaître un nouvel essor économique qui va s'additionner au spirituel. Malheureusement, ce nouveau développement va être complètement organisé au profit d'investisseurs coloniaux. La ville spirituelle sera érigée, à son corps défendant, en pôle industriel pour toute la région du Sud-Ouest et même plus loin. L'exploitation des mines de charbon par une compagnie dite des «Houillères du Sud-Oranais» (HSO) à partir de 1917, l'arrivée de la ligne de chemin de fer d'Oran jusqu'à Kenadsa, avec diverses ramifications vers le Maroc et le reste de l'Algérie, vont transformer le visage de la ville, lui donner un aspect presque antinomique avec le précédent où régnait plutôt une atmosphère de calme, propice à la prière, au recueillement et à la méditation. Ce calme «pontifical» va être désormais occulté par le bruit des machines, l'effervescence des chantiers; l'appel à la prière interférera avec le bruit des sirènes annonçant le commencement et l'arrêt du travail dans les ateliers et les bureaux de la compagnie. Il s'agit d'une osmose du moderne et du traditionnel qui n'aurait pas son équivalent dans le Sahara.

Une ville nouvelle, moderne, va se construire à côté de l'ancien ksar. Une main-d'oeuvre très diversifiée va affluer de tous les côtés. En un moins de temps, va se former une population cosmopolite. Il y aura d'un côté la ville européenne où vont habiter Français, Espagnols, Italiens, Maltais, Corses, Hollandais, Allemands, Grecs, etc., c'était la classe des ingénieurs, des «maîtres» et des contremaîtres, des chefs et des sous-chefs, enfin les plus hauts dirigeants de la mine. De l'autre côté, à l'ouest, il y aura la ville «arabe», de nouvelles constructions viendront s'accoler au vieux ksar, de nouveaux quartiers vont voir le jour: Le Pourigni à l'extrême-est et le Ksar-Djedid au sud. Ce sont des corons construits à la va-vite pour loger la cohorte des mineurs. Des Maghrébins affluaient de tous les coins d'Afrique du Nord: en majorité des Algériens et des Marocains surtout du sud du Maroc (Tafilalet - Sousse...). Il y avait également beaucoup de Kabyles qui avaient l'avantage sur les autres de parler couramment le français, mais surtout avaient l'expérience du travail dans les mines du fait de leur émigration ancienne dans le nord de la France. Certains venaient tout simplement des mines d'Algérie du nord: de Ouenza notamment. Cette nouvelle activité créera des commerces multiples, de nouveaux métiers et petits métiers, de nouvelles habitudes de consommation s'instaurent, etc. Dans ce domaine, des économats vont être ouverts où les mineurs vont acheter à crédit tout ce dont ils ont besoin. Cela va de l'habillement et la nourriture aux appareils électroménagers. Bien sûr, cela ne manqua pas d'influer sur le mode de vie des gens dont beaucoup troqueront leur habit traditionnel contre l'habit européen. L'alcool sort au grand jour: Kenadsa aura ses bars, ses restaurants et ses gargotes et même son lupanar !

Les écoles françaises, quant elles, où n'allaient que les enfants des Européens, vont s'ouvrir mais vers le tard (années 50) aux fils et filles des autochtones. Il y aura d'abord «l'école indigène» une fabrique de «larbins» et «d'employés subalternes». En effet, cette école ne formait que rarement au-delà du certificat d'études primaires. Comme il n'y avait que des écoles primaires, «les indigènes» ignoraient même qu'il y avait des études possibles au-delà du certificat d'études primaires. Les enfants autochtones voyaient leurs petits camarades de classe européens «disparaître» après le cours moyen deuxième année sans savoir où ils sont passés, alors que eux étaient orientés vers le cours «fin d'études». Evidemment, les petits Européens allaient faire leur 6ème ailleurs, cet ailleurs mystérieux où ils allaient continuer leurs études. Il faut dire aussi que beaucoup de parents n'aimaient pas mettre leurs enfants à l'école française et lui préféraient l'école coranique. Il y en avait plusieurs d'ailleurs. Kenadsa continuera à former des «talebs» (ceux qui connaissent le saint Coran par coeur). Aussi le peu d'instruction que la colonisation a voulu dispenser avec tant de parcimonie et vers le tard a donné les quelques intellectuels francophones que nous avons cités plus haut. Beaucoup ont continué leurs études à l'indépendance du pays et ont une «culture mixte». Pierre Rabhi par exemple a été adopté très jeune par une Française et ce, à la suite de la mort de sa mère qui l'avait laissé en bas âge. Son père, s'étant remarié, a préféré «abandonner» son enfant à cette Française.

Si les mines de Kenadsa ont apporté un peu d'argent dans les foyers, voire une certaine aisance dans la vie des gens, en contrepartie, elles furent des hécatombes pour des générations de mineurs. Décimés par la silicose (grave affection provoquée par la poussière du charbon qui s'introduit dans les poumons des mineurs), ces derniers dépassaient rarement les cinquante ans et finissaient leur vie dans un délabrement physique et des douleurs épouvantables.

 
LA ZAOUIA FACE A LA CONQUETE COLONIALE KENADSA :  UNE CAPITALE DESTITUEE ET UNE «PRINCIPAUTE» EN PHASE D'IMPLOSION



«Tout prédestinait Kenadsa à jouer les premiers rôles. Elle était déjà une métropole quand l'actuelle ville voisine (Béchar) n'était qu'un lieu-dit. Les nouvelles logiques introduites par la colonisation décideront autrement. C'est la petite bourgade de Béchar, encore appelée Tagda, qui sera choisie comme chef-lieu. Le ministre de l'Intérieur et des Cultes de l'époque justifie ce choix dans une lettre adressée au ministre de la Guerre le 25 janvier 1901, en ces termes «La désignation de Béchar comme chef-lieu du cercle à créer chez les Dhwi Mnî a paru, au gouverneur général, préférable à celle de Kenadsa, l'expérience ayant démontré qu'il valait mieux laisser distinct les cercles d'action administrative et les centres d'influence maraboutique, et notre installation à Béchar, présentant autant d'avantages, tout en étant moins délicate» (archives de Vincennes 1H1033. A. Moussaoui). «Des logiques tout à fait profanes se voient obligées de tenir compte des règles édictées par le sacré». Les problèmes de la zaouïa de Kenadsa avec l'administration coloniale ont commencé bien avant l'arrivée des Français au Sahara. La colonisation qui sévissait dans le Nord allait perturber, voire donner un coup d'arrêt définitif à toutes les formes de communication traditionnelles en matière de négoce. Le commerce caravanier sera tué. Les activités économiques liées à ce commerce sont en chute libre. C'est le marasme total. «La principauté de Kenadsa» est en passe de «perdre de sa superbe». Il ne reste plus à la zaouïa que les ressources ordinaires que lui procurent ses affiliés se trouvant majoritairement dans le nord du Maghreb central et occidental, maintenant sous domination coloniale. Celle-ci va faire écran entre Kenadsa et ses affiliés. «Déjà, en 1893, le cheikh de l'époque Si Mohammed ben Abdallah écrivit aux autorités coloniales (pour se plaindre de la gêne qu'elles provoquent), leur demandant une autorisation de visite dans le nord du pays pour lever la ziyara. A sa mort, son fils Brahim B. Mohammed Ben Abdallah, qui le remplace renouvelle son allégeance aux autorités coloniales par une lettre datée de 30 juillet 1899 et adressée au gouverneur commandant général de la division d'Oran». (A. Moussaoui série 16H65 des archives d'outre-mer Aix-en-Provence).

Il est évident que les cheikhs successifs chercheraient surtout à obtenir des faveurs de l'administration coloniale, à l'effet de collecter des ziara-s, dans des régions déjà soumises à leur autorité. Même encore loin, la colonisation est ressentie à Kenadsa comme une gêne sérieuse, voire une grande catastrophe à laquelle il était urgent de faire face. En plus on ignorait les dimensions qu'allait prendre cette «catastrophe», si elle allait s'arrêter ou s'aggraver. Car en effet, privée de ses revenus, la zaouïa n'est plus ce qu'elle devrait être: c'est-à-dire avant tout une institution caritative. Elle était en train de perdre donc sa fonction principale et sa raison d'être. Le produit des ziara-s n'est pas conservé par le cheikh mais fait l'objet d'une «redistribution» dans le sens économique moderne du terme, une nécessité vitale pour le fonctionnement de l'Institution politico-théologique. Le cheikh nourrit, loge les visiteurs venus de loin ainsi que les quêteurs de baraka venus en retraite, accueille les nombreux affiliés de passage ainsi que les nouveaux, donne aux pauvres, circoncit les enfants... Les étudiants sont nourris et logés par la zaouïa. Le cheikh gère également les biens et les domaines de «l'institution» (souvent très éloignés), paie des salaires à ses intendants, etc. La colonisation va briser toute cette organisation. Le nouveau cheikh Sidi Brahim est conscient de l'inégalité des forces en présence. Il va opter pour un profil bas. Il sait qu'il est impuissant devant un pouvoir doté d'une force milliaire inédite dont il ignore les tenants et les aboutissants, mais dont l'efficacité a fait ses preuves. Le nord du Maghreb et entièrement occupé, et les tribus du sud, défaites les unes après les autres, vont tenter une résistance larvée. «Le Sayed» (titre honorifique et solennel que prennent les chefs de la zaouïa de Kenadsa) va essayer tantôt d'utiliser la diplomatie, tantôt la ruse pour sauver les meubles, afin d'obtenir le maximum possible d'un adversaire qu'il sait intraitable et qui détient de surcroît, tous les atouts. C'est un peu le dey d'Alger sans son éventail ni sa morgue. Les informations arrivent à Kenadsa. La conquête avance inexorablement. Les événements se précipitent. En 1903 les militaires français sont à Béchar. En 1907 ils s'installent «définitivement» à Kenadsa. L'avis de la zaouïa n'est plus requis pour quoi que ce soit. Les opposants (notables et membres confrériques) ne sont pas contents et le manifestent bruyamment. Cependant, ils se trouvent devant le fait accompli. Les membres influents de la confrérie menacent d'émigrer vers l'ouest et abandonner Kenadsa à l'occupant: ils préfèrent encore se mettre sous la bannière du sultan du Maroc (Abdelaziz) que sous celle de la France, un pouvoir non musulman et donc mécréant.

Source: A. Azizi, Le Quotidien d'Oran.

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commentaires

C
C'est faux d'aprésq les archioves françaises c'est Ahmed ben Cherif des Ouled Chérif qui a tué le colonel Amédée Clavéry
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B
<br /> ce certain caid elhocine c'est mon grand pere,  ce lui qui a tué le genarale c'est son cousin bouzidi qui été sous son ordre et il ne faut jamais dire certain caid elhocine pourtant les<br /> vieux de kenadsa il save qu'es ce qu'il vaut et merci <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br />
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