Le 26 Ramadan équivalent au 27 mars 1960 les habitants de la ville de Bechar, «Colomb-Béchar» à l’époque vécurent avec inquiétude mal leur journée de jeune. La ville était quadrillée par une multitude de militaires français. Des avions militaires survolait la ville et des escouades de parachutistes allaient et venaient vers le djebel qui domine la ville près de Djeniene.
Depuis la matinée, on entendait le crépitement des mitraillettes, des tirs d’obus et le vrombissement des avions. Il s’agissait d’un accrochage entre les moudjahibines et les militaires français. Mais personne ne pouvait imaginer que dans cet accrochage, le chef de la wilaya V, le prestigieux colonel Lotfi et ses compagnons, le commandant Faradj, Cheikh Ahmed Brik et plusieurs djounouds venaient d’être tués. Natif de Tlemcen, Boudghéne Benali rejoint l’ALN, en 1955, sous le pseudonyme de Si Brahim dans le FLN. Il est vite remarqué pour ses qualités d’organisateur et de meneur d’hommes et monte rapidement en grade. A la fin de l’année 1956, il se voit confier la responsabilité des maquis de la zone 8 (Sud-ouest du pays), une région sensible car à la croisée des ambitions françaises qui caressaient le projet du Sahara français et des convoitises marocaines sur la région. Toutes ces pressions cumulées ont fait que le colonel Lotfi ne pouvait investir cette région aisément. Des qu’ils traversèrent la redoutable ligne Morice Le colonel Lotfi et ses compagnons tombèrent dans une véritable souricière.
Source: La Voix de l'Oranie.