En tous les cas, promoteurs économiques, gestionnaires dans les administrations publiques et élus se sont rencontrés avant-hier au siège de l’ex-CFA pour débattre de la problématique du foncier industriel. Le séminaire d’une journée a été organisé par l’Agence nationale d’intermédiation et de régulation foncière (ANIREF) relevant du ministère du Développement industriel. Mme Mokraoui Hassiba, directrice de l’Agence, a indiqué à l’assistance un ensemble de mesures essentielles de nature à encourager et à faciliter l’accès au foncier industriel en faveur des investisseurs et a expliqué le nouveau régime concessionnaire. L’oratrice a reconnu que la bureaucratie qui sévit a tué l’investissement et non l’accès au foncier industriel lui-même, qui en est la cause.
La création de nouveaux parcs industriels s’inscrit dans le cadre de la stratégie globale des pouvoirs publics pour un nouveau démarrage de la promotion industrielle, a-elle encore souligné. C’est dans cette optique que le Sud, à l’instar des wilayas de Béchar, d’Adrar et de Biskra, a été retenu comme prioritaire avec l’attribution à Béchar de 187 ha de foncier industriel, a-t-elle ajouté. Ce qui importe pour l’Agence nationale c’est la diversification des activités industrielles par les opérateurs pour pouvoir répondre aux besoins essentiels de l’économie, a-t-elle fait remarquer. Mais certains opérateurs sceptiques ont fait savoir, au cours du débat, que l’instabilité juridique des textes réglementaires décourage tout promoteur économique à lancer un projet aléatoire. Un autre participant a soulevé le problème de l’absence de suivi, de contrôle des projets par le ministère tous les 6 ou 12 mois après leur lancement pour établir un bilan et voir ce qui a été réalisé. Mais dans une intervention qui a retenu l’attention de l’assistance, un spécialiste de l’agriculture, membre de la délégation de l’ANIREF, a ciblé les nombreuses opportunités d’investissement délaissées ou ignorées.
«Savez-vous qu’entre 35 000 et 40 000 peaux d’animaux après abattage ne sont pas utilisées par l’industrie (inexistante) et jetées dans la nature ?» «Le safran, ce condiment qui coûte très cher et importé d’un pays lointain, pousse dans le désert algérien et qui n’est pas récupéré», a encore souligné le spécialiste. Même chose a-t-il dit pour l’arganier, un arbre qui pousse dans la région de Tindouf et dont l’huile extraite pourrait faire vivre des milliers de familles à l’instar d’un pays voisin, a-t-il martelé. En spécialiste de l’agriculture, il a mis l’accent sur trois créneaux important qui peuvent développer le Sud de l’Algérie : le palmier dattier, l’aviculture et la céréaliculture à condition de la disponibilité de l’eau. Il a conclu en guise d’avertissement : L’image d’un Sud serein et calme est révolue. Les gens de ces régions commencent à bouger à la faveur des moyens de communication internationaux qui jouent un rôle déterminant dans ce changement.